Une couette chaude emmitouflée de tempêtes
le corps statique peau laissé au bord
écoute le grillon d’or
il limpide illumine
les souvenirs sont des nuages
allongé face à ton ciel je laisse la toile se défiler
et je les vois glisser puis s’écouler alors
où sont les terres d’amour
celle à l’odeur d’un près printemps léger
ciel où est la terre aimée
elle pointe terre
aux corps abandonnés à toi alors
la chair me dit alors
les orbes me disent alors
les pores disent
d’un murmure ruisseau frais
comment aimer
où est la terre aimée
j’en suis enveloppé
j’en baigne à marcher
sur ta peau
d’un été aux perles j’ai
mots à mots à
tes eaux trempées
pour désormais
être emmailloté des
terres aimées
.
Un caillou ne parle pas
mais il nous parle de toi
.
Peignes célestes sur mes sabots ligotés par tes crocs
écrit donc tes sauts sur des blocs jumeaux
l’eau descend sûre de son sol appréhendés par tes mots
alors éloge les enclos où tu perces les peaux
d’un seul trou naissent les couleurs de tes ciels
et mes yeux mère d’été en sont baignés
soudain le souhait de déployer membranes et
enlacer tes roches comme tous mes proches
puis larmes libres regarder le sel porosité
pic de ta sève trimbaler de pommiers à mûriers
jouir le jus et l’emporter jusqu’où le ciel est allé
un jour tous seront un
l’aile de la cigale bu par tes flammes jetée
et tes couleurs toutes éclatées viendront glisser
vents marées folles aux doigts de fées
te retireront sépales à pétales de leurs paumes
viendront rouler les pollens de grès alors
les ors de tes pensées auront tes brames
sans pli il vient et coule sur nos peaux lent alors
en souffle soif il nappe nos vies alors
ferme tes sphères trempées eaux sel eaux seules
écoute écoute le pin bruisser le vent caresse
c’est l’heure de l’incendie
.
S’allonger sous le volcan et attendre
que la cire souffre s’immisce à bouche
s’infiltre alvéoles pores époumones
face de mes os flots doux et chaud
fige molle ma peau
tu me laisses prendre empreinte de plis omis
ceux fait de tes bruits d’où vient la nuit
un jour tu cracheras toute les matières claires en l’air
tu pleureras acide à grande larmes noires
figer le tout jamais y arriver
tu souffles vie
la cendre fera huile de rives grises
nuées de toi nue
pyroclastiques d’un tout révolu
tu me montres mes pieds cendrés
ceux prêt à briser
écouter le raclement d’une lave sur une lave
avaler les cheveux en cristal
l’air de ton air est aux millions de bouches à respirer
alors boit le soleil fait fondre lentement ton palet
il est cette heure où tu vas nous baigner
de larmes dorés naître et renaître
ton cercle à tous les centres
il nous balance courbe à jamais tenu
essaye donc d’aller voler
d’aller t’emporter aux nuages merles absents
naviguer aux brumes soir au revoir vallée paumée
où
où
où porteras-tu mes pieds cendrés
.
Le col compresse le vent autant que les pensées
j’y suis resté les yeux ouverts en attendant
pourquoi un papillon ne vient jamais pomper à ma corné
et la brume a ensuite balayé tout horizon
il était le moment de l’abris
sous peine d’éclair à l’hasardeux impact et au bruit tremblant
ce soir même les membres du mica se défont
puis ploc ploc ploc les gouttes se frappent à la croûte
lissées par la glace rayées de courbures profondes un peu et certaines de beaucoup
l’eau ne pénètre pas la membrane du mica
elle embrasse seulement le quartz lui prend un peu
un peu veut dire quelques millions d’années où les eaux soudain s’embrassent à nouveau
le tour du tout
le cercle n’a pas de centre
et personne ne peut savoir s’il se ferme
à la place de pas forts sur la sente à roches
je me suis figé et mis à caresser chaque pierre
pourquoi une pierre peut-être si douce un jour puis rugueuse un autre
parfois quand j’en touche une elle me frissonne alors
je les touche de plus en plus lentement
y a t’il un langage des pierres
face au bivouac les pierres forment des éboulis
en cônes ils glissent directement dans le lac
bleu azur peut-être est ce dû à la côte toute proche
ou peut-être au ciel proche lui aussi
s’il commence après les roches la crête du laus se finit à deux cents mètres
sur cette distance les pierres forment des murailles et le jaune lichen couvre le rouille
le langage des pierres serait une association de couleurs et de bruits
ici les gouttes de fonte se foutent bien de leur taille et
se faufile en interstice pour éclater et
se faufile en interstice pour effondrer
les tas glissent tous lentement vers le bas en dessinant un cercle
celui-ci est perpétuel et personne ne s’y soustrait
le rhododendron tente de freiner le dévoilement lent
entre ses racines quelques pierres de granit s’attachent
et sur la mêlée rayonne magenta sur le vallon aimons pour toi rhododendron
.
Tout plonge
les roches brisées
les arbres fendus
les torrents blancs
les feuilles au printemps
les larmes sur tes joues plissées
mes mains sur vos peaux
dans la pente mon corps plonge poursuivie par les débris
plonger plus vite que tous les corps en chute
seul le chemin ne plonge pas vers toi
alors je marche
et me rattrape au tout qui pousse
les arbres courbes
les brumes après l’orage
les joies d’un col
ma peau et ta peau la nuit descendue
chercher ce qui monte
au grès des rencontres aux pas
tu plonges tu montes et
certains de la prise donnée
ça et là
tu aimes alors
tout s’élève
.
Boire ton air
et crier tout ton air
sans bruit
.
Trempé de ton gelé
lac serpent
demi immergé je ne te sens
brule ma peau
tranche mon tronc
l’heure est bleue
sans ombres
sans bruits
ni froid ni chaud
tu es ni tiens ni mien
peau absente je flotte dissous en ton monde
le temps n’est plus de grâce il m’a pris avec lui
je dissocié en particules
je léger pris dans le nuage de tes parages
tu joues de moi tu me souffles ça et là
c’est sans mots
puis je sens des liens me tirer
vers ma masse allongé en toi
tu m’y raccroches tu me trembles
transis de ton froid
ce corps me rappelle
tu me nais
.
L’air est fin au Glaizat
j’ai le crâne qui frappe
dans sa descente tu as pris toutes les couleurs et
le rouge a tout envahi
sous ta voûte je suis là
un humain ne prend pas beaucoup de place
pour faire une place où dormir
quelques pierres suffisent
sombrer sans le savoir et
sentir la vitesse d’un rêve
pourquoi les nuages ne vont-ils jamais sur la lune
puis c’est une voix
il manque une rencontre
et après une nuit entrecoupée
à respirer tes étoiles
Vega était alignée à l’amas
des schistes posés en tour comme si le sommet n’était pas assez haut
la brise me pousse vers ton bas
je pourrais m’y jeter mais alors
tout défilerait beaucoup trop vite
je veux rester là un peu plus auprès de toi
la vue sur un papillon est si brève
le crépuscule est toujours aussi rapide
je cligne des paupières et déjà
tu t’en vas
boire ton air baigné dans les rouges
sur un de tes bords voir les formes du tout
.
Regarder le ciel passer une année
à y brasser ses rivières de verres
et inspirer leurs brasiers
l’eau s’écoule en un bruit doux et
douceur de mes mains plongées dans le frais mou pour
s’allonger lentement sur les couches de mousse et
elle grandit une année à
envelopper ma peau boire mes os
seuls les yeux restent à la vue du ciel
en reflet bombées bleues
en reflet bombé nuées d’ailes
le bec plonge lentement sur le bombé mouillé
le ciel est percé
et mon corps se vide de l’air
tu me portes alors ailes déployées
par tous les ciels
.
Les sentiers sont là
ils accueillent pas et pieds
dans cent ans
les sentiers sont toujours là
ils accueillent d’autres pas et d’autres pieds
entre temps tous les pieds se sont aidés
à maintenir le trajet
...
un certains nombre de poèmes, parfois lus parfois écrits parfois enfouis, en cours,
Ruben Brulat